L'Artillerie sur la T.P.M.
Moyens d'artillerie dans la T.P.M.
- L ' artillerie dans la Tête de Pont de Montmédy.
" L'arme de l ' artillerie , çà n ' est pas le canon mais l ' obus".
- Artillerie :" moyens techniques divers et appropriés destinés à projeter au moment opportun et à grandes distances sur des rassemblements de personnes hostiles , armées ennemies , et leurs défenses , des projectiles pouvant les affecter , les neutraliser , les détruire , et détruire leurs installations par apport d' explosifs, ou détruire leurs personnels par effets physiques , chimiques" . Une catapulte jetant des boulets de granit d 'une centaine de kgs afin de casser un mur fortifié , ou une porte forte, fait partie de l' artillerie au même titre q' un canon de Gribeauval , ou un 90 mm de Bange , ou un 75 mm modèle 1897.,ou un CAESAR...
- Moyens internes à la fortification et moyens externes , et d'intervalles.
( voir , à ce sujet , dans site " Basart.artillerie.asso.fr", plume d' André PERRIN, Officier d'artillerie à Anzeling, ; dans le texte ,est également mentionné et décrit tout le système -(autre)-observation-radar-artillerie, de 1958 à 1962 , appliqué durant la Guerre d'Algérie, sur une autre ligne de défense , la Ligne Morice,; cette ligne fortifiée était le barrage entre la Tunisie," neutre," et l'Algérie-française- ; elle était destinée à barrer la route aux moujahidin de l'ALN, dits , les fellaghas; site trés fourni ).( plus de 300 km de long , de la mer aux chotts ; une autre était installée face au Maroc...)
Caisse à neuf cartouches de 75mm modèle 1923 " rajeunie" ( trés) :
Dans les forts Séré de Riviéres, sur les banquettes de tir , il y avait des canons de Bange , de 90 mm, 120mm ; ce , jusqu'à ce que l'on invente des explosifs violents et autres choses, qui ont rangé tout de suite ces forts et leurs canons au stade des " rututus ou rossignols" ( " crise de l' obus-torpille"); le progrés a entrainé l'installation de tourelles équipées de canons de 155 mm ( tourelles Bussière) ; puis , le canon de campagne de 75 mm modèle 1897 étant inventé , la tourelle Galopin inventée également , on " mélangea " le tout , et concocté la tourelle modèle 1905 à deux canons courts de 75 mm, mais à la volée plus épaisse que celle du tube de campagne, afin de supporter des cadences plus fortes , ainsi que l'échauffement dans un espace restreint ( la tourelle modèle 1905 ou 1932 R , avec cinq hommes " à bord" , doit faire 6 M 3 environ de volume interne , certes, ventilée, mais avec deux tubes de 75mm, les logements à tubes, le palan, leurs apparaux, les crémailléres, affuts... )
La Grande Guerre octroya une place énorme au canon de campagne Puteaux de 75mm , dont les obus arrêtaient les vagues allemandes ; Cf " Bataille de la Marne", d ' Henri Isselin , 1964 , Nanteuil-le Haudoin, où la Brigade Lepel est écrasée par le 44 eme régiment artillerie , dont le colonel fit défiler au galop ses 36 piéces de 75.Modèle1897, mises en ligne, à deux -trois km en avant de la dite brigade allemande , qui se ruait sur Paris .; les obus à balles " ont fait le ménage" entre la voie ferrée menant à Paris et Nanteui le Haudoin ( brigade écrasée : 2500 tués en deux heures , et qui fonçaient sur Paris , tout prôche) ce 9 septembre 1914.( page 224) . Et page 171 :" engager l'infanterie allemande dans la plaine champenoise , c'était la condamner à tomber sous le feu meurtrier des canons de 75,..." " l' artillerie française, je la hais!".-'( Ludencorff) ...Dans "figures de chefs", page 118 , " les Allemands , à 2500 mètres , franchissaient une petite crete et déferlaient en vagues successives . C 'était une admirable cible : il en fit une terrible hécatombe ( général Fayolle, chef de la 70 eme D.I ,tournant deux groupes de 75mm- soit 24 pièces- , sur " la droite, donc de flanc- lors de la bataille du Grand-Couronné..." - Autant il en passait , autant il en tombait. Ce fut une belle affaire "( Maréchal Fayolle , alors général )..
Débouchoir pour obus à balles de 75mm/Fort de la Pompelle- Reims.
- c'est écrit sur un mur à l'Ecole d'artillerie de Chalons ( c' était écrit , avant , quand il y avait une armée avec des sous-officiers et des officiers de réserve et des soldats-citoyens qui faisaient leur service militaire ! c'était avant ..- aparté)..
Donc , le canon de 75 mm Puteaux, puisqu'il a fait ses preuves, qu'il est léger , valable et efficace , et violent , et que tout l'outillage est là , on peut l' utiliser, " l'embaucher " dans la fortification , d'autant plus qu'une tourelle existe déjà , la modèle 1905. Donc , avec quelques modifications- améliorations et études et quelques sous , on installe ce fameux canon dans des blocs tourelles , ou en casemates. Et cette arme accentue son efficacité par son implantation en milieu protégé, bétonné , avec des stocks, des ateliers de réparation , entretien, et des champs de tirs repérés, des observatoires protégés, et des laisons téléphoniques, et du service en personnel motivé et entrainé.
- Piéces d ' artillerie utilisées sur la T.P.M en interne / - Vélosnes : une batterie de deux pièces en tourelle modèle 1933 , portée : 12500 mètres , 30 coups minute ; stock de 7000 à 8000 cartouches tant explosifs qu'obus à balles. ( Thonnelle devait en avoir deux , également, mais :" en payant"; et comme les caisses étaient vides : pas de tourelle installée)
- Le Chesnois : vieille tourelle modèle 1905 ,( on ressort des stoks de Verdun les anciennes tourelles non-alloties) la même que celle du fort de Vaux " re-carénée",( Vaux: H.S), Douaumont , Vacherauville, Bois Bourru (out); commandes manuelles, onze hommes d'équipage, tubes courts : 1,555m , portée : 8000mètres- portée maximum , ( mais des tubes 1932 R et non des 1905 R ) pour atteindre les dessus de la Ferté. Et , s 'il y avait eu des sous , des finances - mais elles sont " à plat" - , il y aurait eu, au sommet de la colline du Chesnois, un bloc -tourelle à deux 75mm modèle 1933 ;: la gare - 4 eme- et une amorce de galerie existent , et la pré-fouille a été utilisée par les Allemands pour y installer un poste radar Wursburg. Stock de cartouches , en deux salles, plus deux petites pour les fusées et artifices , salles situées à - 30 mètres , légérement en avant du bloc B 5 : 12;800 coups. ( et à Vaux les Mouzon, projet commencé, il y aurait eu de l'artillerie sous tourelle, plus pratique que les mastodontes bétonnés , à trois canons , mais uni-directionnels, souvenirs des casemates de Bourges )( nostalgie , quand tu nous tiens...)
- Casemates d'artillerie arrières : elle ne sont pas dépendantes des ouvrages, mais sont incluses dans le système fortifié ( solution autre par mesure d' économie , car " les caisses sont vide " et il faut ré-armer ) ; elles sont toutes équipées du canon de 75 mm Puteaux modèle 1897 modifié 1933 avec deux flèches ; casemates approvisionnées à 800 coups ( quatre U.F , " unité de feu" ) ( U.F type ," en campagne" : pour le canon de 75mm : 200 cartouches , pour les canons de 155 mm : 75 coups complets ....) .Mais ,étant en intervalles, elles vont être liées aux tribulations des troupes arrières, et ne seront pas exploitées complètement. ( elles devront retraiter au même titre que les casemates et les casematiers ! hérésie) - Casemate à 2 C.75mm de la Higny, Est Vélosnes ( mais fait partie du secteur défensif du plateau de Marville, secteur inclus dans la II eme armée - Gal Huntzinger, jusqu'à Longuyon)) . Case de 75 mm de Villecloye, tirant vers la massif de Thonnelle et les casemates de Saint-Antoine et Fresnois ; case de 75mm de la Laiterie , tirant vers le nord-est,vers la colline de Thonnelle et la casemate d'Avioth;; casemates Est et Nord-Ouest de la Croix de Villy ,- Est , tirant vers Signy-Montlibert et le Chesnois - Nord-Ouest tirant vers Blagny , Carignan , Osnes. Toutes les casemates d' artilleries " de campagne" sont reliées à des P.C par la nappe de cables souterrains propre à la Ligne Maginot , et aux voites de connexions- cuirassées-, mais les nappes de fils téléphoniques de campagne ne sont constituées que de fils " à terre", ou logés dans un faible sillon creusé dans le sol. De plus,on peut constater , sur Montmédy , que les boites de connexion n ' existent que sur le papier : elles sont logées qui dans un trou de carrière : Les Folies , ou dans une fosse à tôles métro...
- Moyens externes : artillerie organique à la fortification ( avec les R.I.F , régiments dits de forteresse , régiments d'infanterie équipés de moyens plus lourds; mais , sans véhicule ): - 169 eme R.A.P secteur de Montmédy. ( c.75mm) , 99 eme R.A.F ( c.75 mm ), , secteur de Sedan ,plus deux batteries de 105 longs du 169 eme R.A.Position;, et le 116 eme R.A.L.H ( tubes e 155 mm) ; s' y ajoute , l'artillerie des troupes d'intervalles .
- Troupes d' intervalles : artillerie organiques aux divisions d'infanterie , soit deux régiments par D.I , l'un à 36 canons de 75mm, l'autre à deux groupes de canons de 105 et de 155mm de divers modéles dont les 155mm Schneider courts 1917 " à six chevaux - 450 kg par cheval "( l'animal !) ( donc : artillerie en majorité à traction hippomobile, donc se déplaçeant à 6 - 8 km/H ; re-donc : artillerie faite pour la guerre " lente", ou de position ; si çà va trop vite , ou bien s' ILS courent plus vite : danger ....).- Le décor du théatre est déjà planté, hélas. - " Pourquoi de l ' artillerie hippomobile ?:parceque tous les tubes de 1918 sont à roues "de charettes",et c ' est un budget que de passer de ces roues là aux rouées caoutchoutées , genre 75mm1897-1933 " ; mais aussi : afin de ne pas mécontenter le lobby des éleveurs, maquignons, dresseurs,de chevaux.., éleveurs , etc......
....Les pièces de 75mm de l'artillerie de campagne avec lesquelles " travaillait" le lieutenant-observateur Tayot , et qui ont tiré sur Verneuil ou Thonne la Long , étaient positionnées dans le bois de la Croisette, situé à l'Est de Chauvency-le-Chateau; installation dans les bois , trés sommaire, dans des " carrés-murets " de cailloux, lègérement à contre-pente.
De la Bar et Donchery , limite Ouest de la Tête de Pont de Montmédy- Secteur fortifié- jusqu'à Vélosnes-Est , soit une cinquantaine de kilomètres sont installées : la 55eme D.I, la 71eme D.I, la 3 eme D.I.N.A ,( secteur Sedan) , la 3 eme D.I.C( derriére la Ferté , Chauvency ) , la 1 ere D.I.C et la 41 eme D.I .En tout : deux corps d'armée, groupant six divisions d'infanterie, donc douze régiments d'artillerie, plus l'artillerie lourde de ces deux 10 eme et 18 eme corps d armée, soit deux régiments d'artillerie lourde en plus , soit , en tout : environ 500 pièces sur une cinquantaine de km. , dont environ 200 entre Carignan-Blagny et Othe- Vélosnes.
- Toute cette implantation est reliée par téléphone , par des centraux ad-hoc; mais , hélas , avec une préeminence pour les troupes de campagne, ce qui annihile presque complètement les effets bénéfiques de la forteresse , surtout aprés la directive Gamelin , qui lie ladite forteresse aux troupes de campagne . C 'est pour cette raison - forteresse liée aux troupes de campagne, et non indépendantes- les forts ont été sabordés et évacués ainsi que les casemates , les 12 et 13 Juin 1940 ; évacués pour récupérer 800 bonshommes armés seulement pour lutter contre des voleurs ou des" brigands de grands chemins". Ces 800 hommes s'ajoutent aux troupes du 132 eme RIF , du Plateau de Marville : quelques mitrailleuses, quelques canons de 47mmAC, plus des camions et un peu d'artillerie et cet ensemble constitue la "division Burtaire" , qui combat les 14 et 15 juin à Bezonvaux . ( "l es pauvres gens ! ")
Les centraux de campagne étaient installés , en général , dans "la caïffa" , à défaut d'autres choses ( " mais au moins, dans la carriole -central téléphonique, on était au chaud et à l' abri , alors que les copains, à côté de leurs piéces, grelottaient de froid quand ils ne creusaient pas , et que les chevaux crevaient de froid ;" ;dixit - vers 1970-le Brigadier Girard,( Douanes) ,téléphoniste dans un régiment d' artillerie de 75mm positionné sur le bord Ouest de la Meuse , aux Mazures, Hiver 1940, IX eme Armée Corap ; Témoignage : ..sur lles 75 des Mazures , çà n'est pas la TPM, c'est un peu plus loin, mais c 'est le même scénario qui s' est reproduit). - Armées de l'Est : 500.000 hommes " coffrés",; c'est à dire la plus grosse " saisie" d'armées de la I I G.M ,( alors que d'autres secteurs étaient à court de réserves) .... Et l ' Armistice a été demandé à cause de : - plus de réserves , et - de plus : DIX millions de civils "précipités sur les routes" , et qui entravaient la marche des restes de l'Armée Française.( avec , au milieu de ces réfugiés , " quelques" agents allemands........ ( alors que les " casiers" de la Wehrmacht devenaient vides, à 500- 700 km de l'Allemagne et que les véhicules allemands commençaient à peiner de dés-entretien, " au bout du rouleau !"; " une semaine de plus, et çà aurait pu être bon".....( mais on ne refait pas l ' Histoire ; et la mauvaise gestion est fréquente en France , hélas.... )
Caisse 1901 pour 9 cartouches de 75 mm; ( et pas 1916 , modèle autre ) caisse provenant du fort du Chénois aprés une " vie" dans la grange d' un paysan du lieu . GARDEE AILLEURS QUE DANS LE FORT , VIDE ! ( douilles et obus de brocantes , reconstitués et vides bien entendu ) Planche décomposée de l ' obus à balles 1897. ( " les obus à balles sont de couleur rouge et les explosifs sont blancs ! " c' est pas de moi , mais du site Passion-Compassion, le canon de 75 mm"). " Ah que elle est belle , cette caisse !"....
Beaucoup de monde attendait l'envahisseur ; mais , ce dernier , malin, est allé taper avec " le brigadier "sur un autre théatre que celui prévu . Commander , c'est prévoir ! ( il s'agit du "brigadier" de théatre, celui qui tape trois coups, aprés une rafale de petits coups, juste avant l'ouverture du rideau) Et, parlant de brigadier, je pense à un...en aparté, artilleur sur la ligne lègère, trop légère...:
Aparté : concernant le Brigadier des Douanes , Girard, qui habitait Gespunsart ( il y a longtemps...!) , et natif de Vrigne aux Bois ou Vivier, et mine " sans fond " de témoignages divers ( et croustillants) sur la vie des ouvriers fondeurs du coin , ouvrier juste aprés le certificat d'études, dés ses 14 ans..." J' étais donc téléphoniste dans la Caïffa, dans un régiment d'artillerie de 75 mm ( lequel?/ 28 eme RAC ? 35 eme RAC , -" mort à Dunkerque" , 51 eme RAC ? ): 160 eme R.A.P, régiment d'artillerie de position!... ( 61 eme D.I , 41 eme C.A, IX eme Armée /Corap ) stationné aux Mazures Bois des Aisances, ferme de l'Abbaye... ? Renseignements frais, Février 2023.( en outre, bien qu'il n'y ait pas eu de bombardement par avion, les fils téléphoniques entre batteries, groupes et P.C étaient souvent coupés...par des piètons...!).., et qui battait la rive opposé (rive droite) et la Meuse , et" ouvrait" de Nouzonvile jusqu'à vers Fumay (?..) ..." Il a fait trés froid à l'hiver 40. Puis , les Allemands ont attaqué à Sedan et à Monthermé ; et comme çà résistait à Monthermé ( trois jours de siège) , on s'est repliè en ordre, rapidement vers Charleville, et on est parti, avec les canons , les caissons et les chevaux, en retraite vers le Sud-Est, vers les Vosges, en combattant, et tirés constemment par les avions allemands; on se déplaçait souvent la nuit ; on s'est retranché sur les cols des Vosges ;, et le chef de batterie nous hurlait " débouchez à zéro, débouchez à zéro" ; et on tirait à bout portant sur les vagues de soldats allemands qui montaient à l'assaut, et qu'on couchait par terre;les vagues d' assaillants se renouvellaient ; puis , on a plus eu de munitions, et on se faisait tirer dessus;, et alors, on a arrété la lutte et , on s'est rendu ; les Allemands voulaient tuer les officiers, tant on en avait tué des leurs...On m'a mis , on nous a mis à Rawa-Ruska, en Prusse , c'était un camp de prisonniers disciplinaires..." Propos receuillis par bribes vers 1966-68-70,; ce dit brigadier Girard, quand il avait faim, achetait une baguette de pain, engloutie en un peu moins de deux minutes, en 4 - 5 bouchées .... " en souvenir inconscient des faims ", ou de la famine, endurées en camp disciplinaire: "; " l'hiver, à quarante soldats, il y avait des Français , des Anglais, des Polonais, des Russes, ils nous attelaient à un grand chasse-neige en bois , en triangle, et ils nous faisaient tirer çà pour déblayer les routes....".Spuvenirs...
Commentaires (1)
1. girard 13/11/2019
Bonjour, je suis le fils du brigadier girard et ai été ému de découvrir par hasard ce récit de mon père car comme tous ceux de sa génération il était très discret sur sa vie avec ses enfants.
Jacqui Girard